Πέμπτη 17 Μαΐου 2012

Les partis d’extrême-droite en Grèce

Le Petit Journal

Lepetitjournal.com : Qui sont les partis d’extrême-droite en Grèce ?
Georgiadou: Chryssi Avgi est un parti d’extrême-droite. Sur la scène politique d’extrême droite en Grèce, il y a également des petits partis (par exemple Proti Grammi (First Line)) qui sont eux aussi des partis extrémistes mais qui ne sont pas importants dans le système des partis grecs. Bien que le terme « extrême-droite » soit très souvent utilisé dans les médias et dans les discours politiques, il faut distinguer les partis d’extrême-droite de ceux de la droite radicale.
Les premiers sont souvent violents et n’hésitent pas à utiliser la force contre leur adversaires politiques, les immigrés ou les groupes minoritaires (ethnies, groupes sociaux…). Ils soutiennent des idées racistes et ne reconnaissent pas les frontières nationales. Ils ont des ambitions irrédentistes afin d’élargir l’Etat nation. En résumé, ils sont nationalistes, populistes et autoritaires et préfèrent une politique de l’ordre public. De plus, ils s’opposent à une société multiculturelle.
Les partis de la droite radicale ne sont pas anti-démocratiques et ils acceptent, du moins formellement, les principes de la démocratie libérale. L’aube dorée (Chrissi Avgi) est un parti d’extrême droite typique tandis que le Laos est un parti radical de droite.

Lequel est le plus dangereux d’après vous ?
Chryssi Avgi est une organisation réellement dangereuse. L’usage de la violence, leur style agressif envers les étrangers, les politiciens et les citoyens qui sont en désaccord avec leurs méthodes et leurs objectifs prouvent qu'elle n’accepte pas les bases du régime démocratique.

Comment expliquez-vous l’entrée de ce parti au Parlement ?
Lors des élections, Chrysi Avgi a été avantagée par la crise économique, le fort taux de chômage, la peur et des perspectives d’avenir incertaines, l’immigration, le grand nombre de migrants en situation irrégulière en Grèce, l’effondrement du système de partis  et la stratégie opportuniste du Laos.
De plus, le parti s’est efforcé de répondre au plus près aux attentes des électeurs et a développé une présence systématique et organisée dans de nombreuses villes grecques, y compris le centre d’Athènes. Le parti a développé une double stratégie qui consiste à utiliser la violence contre les "Autres" (émigrés, ect...) tout en essayant de protéger ces populations ethniques des « criminels », des politiciens corrompus et du manque d’assistance de l’Etat-Providence. Je pense que cette stratégie a joué un rôle crucial dans leur entrée au Parlement.

Quelles sont leurs revendications?
Leurs revendications se résument à : « Nettoyer » la Grèce des immigrants en situation irrégulière. « Nettoyer » la Grèce des politiciens corrompus. Ils sont contre la mondialisation, contre les banques, les riches,  les Turcs, les musulmans et ceux qui ont trahi la Nation.

Pourquoi qualifie t-on ce parti de néonazi ?
Je ne suis pas d’accord avec les étiquettes « néo-nazis », « néo fascistes » parce qu’elles n’aident pas à l’analyse de ce phénomène. D’un autre coté, la Chryssi Avgi  soutient les idées racistes. D’après eux, la nation grecque est supérieure aux autres nations.

Pensez-vous qu’il y a eu un réel sentiment national ces dernières années en Grèce qui justifierait ce vote  ou croyez-vous que c’est un moyen de contester la crise et les grands partis au pouvoir ?

Il s’agit d’un vote anti-immigration. Mais c’est vote qui a pour vocation de punir l’ensemble du système politique. La Chrysi Avgi était le seul qui était totalement en dehors du système politique et du système des partis.

Que pensez-vous de la montée de l’extrême droite en Europe en ce moment ?
En Europe, il y beaucoup de partis radicaux de droite qui remportent des élections avec succès. Les partis d’extrême droite, quant à eux, restent en marge du système des partis et n'ont, normalement, aucune influence sur la vie politique.
Propos recueillis par Elsa Breau (www.lepetitjournal.com/athenes.html) Jeudi 17 mai 2012
 http://www.lepetitjournal.com/societe-athenes/107428-actu-lextreme-droite-a-lordre-du-jour.html